Commando, Medal Oh Honor, Company of heroes, The saboteur. Quel élément permet de réunir ces quatre titres sous une même bannière ? La seconde guerre mondiale. Une époque abusée et utilisée jusqu'à outrance dans notre média, qui malgré de douloureux souvenirs, permit de procurer d'innombrables heures de plaisir. Si de nos jours, ces années apparaissent plus rarement dans notre monde vidéoludique, The Saboteur se déroule pleinement dedans. Critique d'un titre surprenant à bien des égares et dernière œuvre d'un studio défunt peu de temps après la fin de son développement. Hommage.

Pandemic connu pour ses créations originales (Mercenaries premier du nom), pour ses suites catastrophiques (le second opus du titre précédemment cité), que devait-on attendre de ce dernier né ? Les joueurs attendirent avec une certaine curiosité ce titre pour diverses raisons. Les premières images en noirs et blancs laissées présager un aspect graphique particulier. Le déroulement du jeu proche d'un Grand Theft Auto attira sans mal un certain public. Bref des arguments notables, mais peuvent-ils à eux seuls tirer vers le haut le dernier pari de Pandemic ?
Contrairement à Madworld, The Saboteur allie deux face graphique, l'une en noir et blanc saupoudrée de quelques teintes différentes (rouge pour le sang...), l'autre tout en couleur ! Un mélange un peu moins audacieux certainement à cause de la peur, celle de se couper entièrement d'une partie des joueurs. Là en est peut-être l'erreur, si les phases lors d'un rendu proche de Sin City s'avère superbe, elles masquent des défauts rédhibitoires lorsqu'elles prennent vie en couleur devant nos yeux. Le petit reproche que l'on pourrait faire sur ce choix est le manque de visibilité par moment, rien de vraiment contraignant néanmoins. Alors que vous libérez une partie de la carte de la trop forte présence allemande, la ville change complètement d'aspect laissant apparaître des textures horribles à l'horizon, de l'aliasing bien plus prononcé ou encore des modèles 3D mal foutus.

La liste peut durer encore longtemps, malgré une variété au niveau de l'environnement avec une campagne présente, changeant des diverses villes que l'on traverse. Difficile de fermer les yeux sur certaines lacunes que l'on ne devrait plus voir de nos jours. Sans compter des animations parfois réussites, parfois ridicules, on se croirait revenu des années auparavant. On est très loin d'un Prototype en terme de foutage de gueule mais quand même ! Alors oui tout n'est pas à jeter, mais on passe bien plus de temps à la lumière que dans l'obscurité, un énorme regret tout simplement. Le clonage prend une nouvelle ampleur ces derniers temps, The Saboteur ne déroge pas à la règle, difficile de plonger réellement dans l'ambiance lorsque les cinq personnages autours de vous se ressemblent comme deux gouttes d'eau ! En parlant de cette dernière, contrairement à la technique pur, elle sort du lot.
Particulièrement réussite, elle nous plonge dans un univers mature, au musique d'époque mais gâcher par une représentation de Paris parfois aberrante. Avez-vous déjà vu des montagnes autours de la Capitale Française ? Non ! Pourtant le studio de développement de ce petit gachi, en a déjà aperçu ! Je tiens à nuancer la déception, car se promener dans un Paris d'époque avec les plus grands monument de la ville représentés ce n'est pas tous les jours le cas. A trop en attendre, la déception ne s'est faîte que plus grande. La frame-Rate n'améliorant pas vraiment le confort visuel, difficile de trouver réellement un point pouvant effacer de notre mémoire les diverses tares !

Inhérent à un GTA-Lige les bugs de collisions fréquents plombent le gameplay qui aurait pu nuancer le fiasco. Si les bases sont les même c'est à dire, un espace conséquent diverses missions proposées par des PNJ, eux même placés à différents points, vous obligeant à des minutes de ballades sur la carte et à se coltiner des objectifs manquant d'originalités ! Quelques exemples parmi tant d'autres : Voler une voiture et la ramener à une certaine personne, conduire une demoiselle d'un point A à un point B, tuer untel... Peu de surprises en somme. Contrairement à un Grand Theft Auto, The Saboteur se rapproche plus d'Assassin's Creed dans sa façon de résoudre les différentes quêtes. Grâce à la possibilité de monter sur quasiment tous les toits, certaines missions à priori simplistes incitent le joueur à tenter plusieurs approches. Plus lent dans son ascension qu'un certain Altaïr, notre héros irlandais peut monter sur quasiment tous les toits voir même traverser toute la carte au dessus des bâtiments. Pratique pour échapper aux gardes (incapables de vous suivre...), ou se cacher pour diminuer le taux d'alertes.

Bien sur, le joueur peut tirer sur tout ce qui bouge tout en ayant écraser la moitié de ses opposants quelques secondes auparavant. Ainsi que de s'infiltrer en se déguisant après avoir abattu sans laisser de traces de sang et en récupérant sur le cadavre son uniforme. L'intelligence artificielle particulière du titre réserve quelque mauvaise surprise : Alors que vous êtes infiltrés dans une base allemande, en ayant acquis les vêtements d'un officier Allemand, votre taux d'alertes augmentera si vous vous approchez un peu trop près de vos opposants. Ridicule lorsque l'on voit que deux sentinelles disposés à quelques mètres de l'un et de l'autre, ne pensent en aucun cas à être devant un ennemi potentiel. Question réalisme on repassera.
Malgré de bonnes idées, le tout manque de cohérence prouvant un développement un peu trop court. J'en attendais beaucoup, peut-être trop. Malgré un contexte plaisant, les trop nombreux défauts ne cessent de dissiper le plaisir. Avec quelques mois de développement supplémentaires, The Saboteur aurait pu devenir la surprise de cette fin d'année mais il restera un mauvais titre que l'on oubliera très rapidement.