Si de grosses licences ont dores et déjà fait escale sur Playstation Vita, force est de constater que c'est bien souvent dans le cadre de vulgaires portages. De Ninja Gaiden à Rayman Origins, on a certes droit à de très bons jeux, mais quasiment aucun d'entre eux ne mérite réellement le coup d'oeil, puisque banals copiés/collés de titres Playstation 3. Rares sont les jeux vraiment nouveaux, et surtout rares sont ceux qui cumulent nouveauté et qualité. Alors quand une très grosse licence de Sony décide de s’installer sur la Vita, et que de surcroît il s'agit bel et bien d'un titre totalement inédit, alors on aurait tort de se priver. Après le très agréable Uncharted : Golden Abyss, c'est au tour de Resistance : Bunrning Skies de faire partie de ceux-ci. Ce très emballant jeu d'action a un poids très lourd sur les épaules, puisque premier FPS du support, et de surcroît premier véritable jeu de tir à la première personne de tous les temps sur machine portable, puisque la Vita est la première à intégrer deux sticks analogiques. Espérons que sa prétention égale sa qualité !
Le ciel brûle et aucun volontaire pour l'éteindre...

Aussi idiot que cela puisse paraître, c'est bel et bien dans la peau d'un simple pompier des années 50 que l'on va devoir tuer du monstre peu ragoûtant dans ce
Resistance : Burning Skies. Pas de scénario grandiose en perspective, puisque le bougre n'a en tête que son métier, son devoir de citoyen, et celui de père de famille. Tout débute lors d'une intervention de routine... Enfin, une intervention de routine en temps de crise, puisque les chimères ont envahis les Etats Unis d'Amérique. Après avoir réduit en cendres l'Europe, que l'on a fièrement défendu dans
Fall of Man et
Retribution, ces bêtes assoiffées de sang engendrées par le diable s'en prennent logiquement à la plus grande nation de la planète. Mais encore une fois, l'homme, ce nuisible qui tient sa force dans l'entraide, ne compte pas se laisser convertir en chimère, ou bien tuer. Bref, nous voilà aux commandes d'un pompier honnête, qui décide de prendre les armes et d'aider à évacuer la ville, avant de se décider à sauver le peuple... Enfin c'est un bien grand mot, car s'il pense bien à la vie de ses congénères, c'est avant tout pour sa femme et sa fille qu'il se bat. Vous vous en doutez sûrement, surtout si vous avez dores et déjà touché aux opus précédents (qu'il s'agisse de ceux sur Playstation 3, ou de
Retribution sur
PSP), il y a du cliché à foison dans ce
Burning Skies. Rien que le mythe du pompier qui va sauver le monde est est déjà un énormissime !

Il faut bien l'avouer, comme dans les précédents, l'histoire est ici un élément dispensable. Pas de grosse révélation en perspective, et encore moins de réflexion. Non, ici c'est juste un pompier qui va sauver le peuple en prenant les armes, point final ! Et quand bien même on s'imaginerait une mise en scène pleine d'action, exaltante, il n'en est rien. Celle-ci semble avoir pris une bonne dose de morphine avant de débuter, tant elle se révèle molle, presque soporifique. J’entends déjà les petits malins, qui murmurent que ça ne change pas des opus antérieurs. Eh bien si, ça change ! Car ici c'est encore pire, à tel point qu'une fois arrivé aux crédits il ne nous reste rien de plus que le métier du pseudo héros en tête. Ça fait quand même très léger ! Et ce n'est en rien sauvé par une progression ultra linéaire et sans une once de surprise. La trame est en effet tout ce que l'on peut faire de plus prévisible. Idem pour les personnages. On sait d'office quels seront ceux parmi la très maigre liste qui seront les gentils, et ceux qui seront les méchants... Enfin les trois gentils compagnons, ainsi que l'unique mauvais. Encore une fois, ça fait très léger ! Et pour conclure, histoire d'achever la partie scénario, chaque personnage est stéréotypé et trop superficiel. Ils n'ont pas de caractère et ne sortent que des phrases de texte sans conviction, sans intérêt, et vraiment trop cliché. En un mot comme en cent,
Burning Skies a une histoire et un backgroung complètement foirés !
La Vita dans tous ses états

Par le passé, la série
Resistance n'a jamais bénéficié de réalisations exceptionnelles, mais tout de même toujours suffisamment correctes par rapport à l’année de sortie. Et pour ce qui est de ce
Burning Skies, il faut bien avouer que les vidéos diffusées avant sa sortie laissaient espérer une technique impressionnante... Et une fois en main ce n'est malheureusement pas le cas. Les textures sont trop souvent pixelisées et infâmes. Il arrivera de surcroît très souvent qu'elles mettent du temps à s'afficher, parfois une dizaine de secondes. Tout le jeu est victime d'un alliasing très prononcé, touchant tout particulièrement les ombres, les escaliers et une bonne partie du décors. De nombreux effets de lumière apparaissent là où ils ne devraient pas se trouver, ce qui rend certains lieux drôles malgré eux. Car il faut bien l'avouer, découvrir un rayon de soleil à travers un mur sans trou est aussi pathétique qu'amusant. Les explosions, qu'il s'agisse de celles des ennemis ou de bidons, sont immondes, leur rendu visuel est comparable à de la
Playstation 2 en début de vie. Pour sûr, ce n'est pas un compliment, loin de là ! Enfin, les cadavres disparaissent quasiment instantanément, et il arrive très régulièrement qu'on les voie tomber sous la map, ou bouger avant de s’effacer. Les seuls (et rares) points positifs à ses graphismes sont quelques effets de fumée, ainsi que la modélisation du bestiaire et des personnages principaux. Dommage que leurs animations soient si raides... Inadmissible est sans doute le mot qui convient le mieux à cette réalisation très décevante !

Heureusement que la direction artistique tient autant la route que dans les second et troisième opus, tous deux plus colorés que
Fall of Man et
Retribution. Sans doute est-ce l'ambiance année 50 américaine qui produit cet effet étrange, procurant aux trois opus se déroulant aux States une patte différente et plaisante. Mais n'allez pas jusqu'à croire que ce détail change quoi que ce soit, car
Resistance : Burning Skies reste un jeu globalement laid malgré tout ! Et sa laideur n'est pas que visuelle, contre toutes attentes. En effet, la débâcle se poursuit du coté de la bande sonore qui, en dépit d'un doublage entièrement en français plutôt correct, a tout à envier aux précédents épisodes de la série, pourtant pas exceptionnels sur ce plan. Les musiques sont répétitives et trop peu nombreuses. Enfin ce n'est pas tant ça qu'on leur reproche, mais plutôt leur faculté à être absente durant les trois quarts de l'aventure. Si on les entendra de temps à autres, lors de combats contre des boss, de gunfights animés ou de cinématiques à l'aspect BD pas très réussi, on ne les ouïra quasiment pas ailleurs. Il n'est pas rare non plus qu'elles commencent, et s'interrompent sans raison apparente, alors que le combat continue par exemple. Du coup, nos pauvres tympans n'auront que des bruits de pas et des bruitages pas très réussis à se mettre sous les esgourdes, en plus de sons de tirs très similaires malgré le relatif grand nombre d'armes. Au risque de me répéter : ça fait très léger !
Tactile + analogique, le retour !

C'était évident étant donné le support, en plus d'une prise en main analogique on aurait droit à du tactile en veux-tu en voilà ! Et, bien entendu, ça n'a pas loupé. Dans un premier temps, attardons nous sur le plus réussi, à savoir la partie analogique. On en attendait beaucoup, d'autant qu'il s'agit du premier FPS de la console, de surcroît le premier véritable FPS à deux sticks analogiques sur un support portable, et il faut avouer qu'en terme de prise en main pure et dure, ce
Resistance : Burning Skies ne déçoit pas le moins du monde. Déplacer notre personnage se fait sans le moindre souci, tout comme bouger la caméra. Ce n'est certes pas d'une précision à toutes épreuves, mais on a bel et bien l'impression de tenir une manette de
Playstation 3, ce qui implique un confort certain et plaisant. L'utilisation des gâchettes est similaire à ce que l'on trouve sur consoles de salon, et l'ensemble avec les touches et la croix directionnelle est bien pensé. Le tout est très intuitif, et pas besoin de suivre un quelconque tutoriel pour savoir comment se repérer dans ces commandes classiques. L'écran tactile servira quant à lui à envoyer des grenades, à recharger (sachant que c'est aussi faisable par touche), à utiliser une arme de corps à corps (la hache en solo) ou à se servir des tirs secondaires de nos armes. Les avis divergeront peut-être, mais objectivement on peut affirmer qu'il demande une trop grande rapidité au joueur, qui n'arrivera pas à être toujours suffisamment précis dans l'urgence. Et si la
gyroscopie n'est pas utilisée, le pavé arrière pourra servir à courir, au même titre que « bas » sur la croix directionnelle.

Si dans le gameplay théorique il s'en sort plutôt bien,
Burning Skies ne s'en sort pas aussi bien une fois en plein dans la pratique. Outre l'utilisation hasardeuse de l'écran tactile, il pêche par un grand nombre de défauts. Le premier, et pas des moindres, et son IA calamiteuse. On a rarement vu des ennemis ou des amis faire autant n'importe quoi dans un jeu vidéo. Pendant que les uns joueront à cache cache derrière des barricades sans trop bouger, les autres bougeront et tireront n'importe où. Et quand bien même nos compagnons tireraient dans le mile, cela ne nous servirait à rien puisque leurs balles ne semblent pas avoir d'effet sur les chimères... Génial ! Ensuite, le challenge est un peu trop bas, mis à part vers la toute fin, et on ne conseillera que trop de lancer sa première partie en mode difficile directement. Cela grandira la durée de vie trop faible du solo, qui se bouclera en cinq à six heures sans problème. L'aventure est bien trop linéaire, comme à l’habitude de la série. Le souci, c'est qu'ici aucun effort n'est réalisé pour tenter de le cacher. Et cela couplé à un gros manque de dynamisme dans les gunfights, et une absence de punch dans les armes, ne donne pas beaucoup envie de se lancer dans un New Game + une fois le jeu terminé. Dommage, car il s'agit bien là d'un point fort ! Il faudra parfois faire honneur à notre emblème de pompier, en prenant des gens sur notre dos pour les mettre à l’abri. En plus d'être inutiles, ces scènes cassent le rythme déjà pas assez soutenu. Le mode multi est sympa, mais trop classique. Étrangement, il fonctionne plutôt mal et nombreuses seront les interruption de partie. Enfin, les temps de chargement sont longuets. Le seul réel bon point à souligner ici est le système de couverture plutôt bien fichu.