Présenté comme l’un des jeux les plus innovants de ces dernières années, LittleBigPlanet a réussi à avoir un capital sympathie énorme auprès des joueurs recherchant de la fraîcheur dans un monde vidéoludique où jeux d’action et suites en tout genre se suivent sans aucune distinction. Coloré, mignon et fun visuellement, LittleBigPlanet a presque tout pour plaire mais est-ce que les développeurs de Media Molecule sont arrivés au résultat que l’on espérait ? Réponse dans ce test.
Qu'est-ce qu'un Sackboy ?

Pas de gros changements pour ceux qui ont eu la chance d’accéder à la bêta quelques semaines avant sa sortie; si vous êtes l’un de cela, vous aurez compris à 99% le système du jeu et aucune particularité dans le gameplay ne vous surprendra à nouveau. Quant aux autres, et ils sont nombreux, qui n’auraient pas eu vent de l’existence de LittleBigPlanet et qui se demandent à quoi s’attendre en voyant la pub à la télévision, il est bon de savoir que le jeu de Media Molecule vous propose d’incarner une sorte de petite poupée Vaudou dans des niveaux en papier carton. Mais le principal intérêt et l’originalité du titre est de donner la possibilité au joueur de créer ses propres stages et de les faire partager à toute la communauté. En clair, LittleBigPlanet se divise en deux parties : l’une est de jouer, l’autre est de créer.
Le jeu vous prend directement par la main et aide très vite le joueur à se familiariser avec le contrôle. On comprendra donc rapidement les subtilités du jeu avec les expressions « trop meugnon » de notre sackboy, la possibilité de bouger ses bras avec le joystick, ou bien sa tête ou son corps grâce au sixaxis (pour une fois bien implanté), des détails qui permettront de plus ou moins se faire comprendre lors du multijoueur. Parlons-en d’ailleurs, LittleBigPlanet devient très vite monotone et peu intéressant à jouer seul, c’est un fait, cependant les créateurs ont eu la bonne idée d’axer leur soft sur le multi, même durant l’histoire. Le jeu peut donc se jouer à 4 joueurs chez soi devant un écran ou bien en ligne, et dans ce contexte les parties deviennent tout d’un coup plus plaisantes à jouer. Le fun est quasi-immédiat et la pêche aux perles d’eau (système de points que l’on récupère à travers le niveau) presque instinctif pour réussir à être le premier, mais il ne faut pas non plus oublier de coopérer ensemble pour avancer, il se mélange ainsi coopération et hostilité. Le problème avec ces parties à plusieurs, c’est d’avoir le même écran pour les quatre avatars et il est donc impossible de se séparer, la caméra s’éloignera jusqu’à une certaine limite prenant comme extrémité les deux sackboy les plus lointains, et cela aura pour conséquence de ne pas bien voir les dangers pour le personnage qui est le plus en avance et pour l’autre qui a une vision trop flou pour revenir vers son groupe. Il ne sera donc pas étonnant de mourir bêtement à cause de cette situation, situation qui arrive bien trop souvent mais qui heureusement est aidé par un système de checkpoint fréquent dispersé à travers tous les stages.

Il faut d’ailleurs savoir qu’il n’y a pas réellement de scénario dans le mode histoire et qu’il s’avère plutôt court. En effet, pas plus de sept heures vous seront nécessaires pour boucler le dernier niveau. Néanmoins, on ne peut pas dire qu’on s’en lasse rapidement, et c’est un vrai plaisir d’y retourner à plusieurs. Chacun ayant sa propre ambiance et son propre thème. Un stage peut devenir un jeu de course en pleine ville, un jeu de plates-formes en pleine savane ou un jeu de destruction dans le désert mexicain, tout ceci dans une fausse 2D avec ces problèmes de changement de plan toujours présents. Les graphismes, quoique simplistes, sont gérés d’une manière exemplaire sans aucune pointe d’aliasing à l’horizon (chose assez rare sur PlayStation 3), les textures sont plutôt bien foutues avec cette réelle impression d’avoir en face un objet en mousse ou bien un objet en pierre, la petite faiblesse venant des bugs de collisions assez fréquent, on se verra parfois coincé sous les décombres et à tortiller le joystick n’importe comment pour s’en sortir. Il est à noter que tout ceci est orchestré par un moteur physique presque au poil; presque, car la physique joue aussi sur notre sackboy et on a plus l’impression de jouer sur la Lune que sur Terre avec cette gravité beaucoup plus faible, en résulte une légère imprécision dans les sauts qui peut facilement nous agacer. Mais le mode histoire est plus une mise en bouche afin de connaître les multitudes idées que LittleBigPlanet propose au joueur, et de l’aider à s’inspirer pour créer ses propres stages.
Créer, créer, créer, créer !

L’éditeur s’avère plutôt simpliste mais est loin d’être incomplet, on s’aperçoit petit à petit des nombreuses possibilités qu’il offre : placer un objet, le découper, puis le coller sur le sol tout en faisant attention à la physique du jeu, on regarde si l’objet est sur le bond plan, on réfléchit si le joueur devra interagir avec, etc. Bref, ce n’est qu’une infime partie du travail à effectuer, créer un niveau correct demande donc du temps et surtout un effort minutieux. Simple d’accès peut-être, mais seul les acharnés ou confirmés arriveront à l’utiliser pleinement. Une fois abouti, vous pourrez par la suite le partager avec la communauté de LittleBigPlanet et y jouer en ligne. Si votre stage est apprécié, il sera vite dans le top des niveaux et peut-être directement accessible depuis le pod, menu principal du jeu.
Et c’est ce système qui rend la durée de vie de LittleBigPlanet quasiment infinie, si on est emballé par le concept et qu’on possède une connexion internet, puisqu’elle se base exclusivement et uniquement sur sa communauté pour créer de nouveaux niveaux et ainsi perpétuer l’expérience de jeu. Si une communauté est présente, et elle est présente, le soft de Media Molecule devient un jeu sans fin. N’oublions pas qu’on aura aussi l’occasion d’habiller notre propre sackboy, avec de nombreux objets que l’on récupère à travers les niveaux, et même de le peindre avec certaines textures, on pourra donc voir là aussi des créations originales se basant par exemple sur le Joker de Batman ou sur Spiderman alors qu’il n’y a aucun costume dédié. L’imagination et les possibilités qu’offre LittleBigPlanet peuvent créer de véritables petits chefs-d’œuvre.