La fraîche surprise de Media Molecule débarque sur PSP dans un épisode exclusif et inédit au support. Mis en scène ici par le studio Cambridge, les sackboys, sortes de peluches outrageusement craquantes et hautement personnalisables, ont fait le pari de revenir sur la console portable de Sony dans une version miniaturisée mais pas moins déjantée. Ecran 16/9, environnements loufoques, objets inattendus, bienvenus à vous dans l’étrange univers de mister sackboy ! Mais une grande question demeure : sommes-nous devant une banale alternative à l’épisode PS3 ou bien devant un vrai portage imaginé et adaptée efficacement à la console portable ?
Un sac bien rempli

Pour bien resituer le contexte, il faut essayer d’imaginer que notre monde fourmille de milliard d’idées, de rêves, de pensées qui malheureusement ne se concrétisent jamais. La vidéo d’introduction du jeu est de fait poignante, car toutes ces petites bulles semblent s’égarer, mais les gars de Media Molecule ont décidé de nous rassurer sur leur sort en nous ouvrant les portes d’un paradis de l’imaginaire qui n’avait jusqu’ici été accessible qu’aux possesseurs de PS3. Cependant il s’agit là d’une version totalement originale qui saura donc séduire connaisseurs et néophytes, si ce n’est pour le mode coopératif qui a disparu au profit d’un mode création de niveau toujours au poil et d’une campagne léchée. La belle communauté qui s’était formée autour de cette licence avait survécue à grand renfort de contenus supplémentaires, payants pour la majorité bien sûr, maintenant c’est la version miniature de Sackboy qui promet de relever l’intérêt des joueurs partout à toute heure de la journée, puisque l’aspect portable est bien un de ces avantages qui ne connaît aucune limite.

Les personnalisations et les améliorations sont aussi deux choses qui ne connaissent aucune limite. Peintures de guerre ou vêtements prolifèrent dans tous les sens, les objets se débloquant au fil des niveaux par l’intermédiaire de bulles à faire éclater et votre vaisseau sera votre garde-robe privilégiée, même s’il est possible de changer de tenu dans un niveau par l’intermédiaire du menu ‘popit’. Le décompte des points en fin de parcours vous octroiera des bonus supplémentaires et on ne dénombre plus les autocollants qui peuvent venir se coller contre les murs. Toutefois, lors de la progression l’écran, bien que large, limite la taille de votre Sackboy et on ne pourra apprécier la tenue de notre petit tas de pixels qu’avec un bon niveau de zoom. Quelques problèmes de bug de collisions viendront parfois entacher ce magnifique tableau aussi mais vu qu’on progresse sur trois plans différents on ne pourra pas vraiment en vouloir aux développeurs. Ils n’auront tout simplement pas réussi à faire mieux que leurs prédécesseurs sur ce point. La progression n’en reste pas moins lisible et l’objectif reste le même : se diriger d’un point B à un point A, passer les obstacles en ramassant un maximum de petites bulles histoire de faire péter le compteur de fin de niveau.

Une fois les quelques écrans de chargement du début de jeu passés, de manière à se retrouver une fois pour toute au menu principal, on découvre une petite mais magnifique planète aux paysages regorgeant d’imagination. Evidemment me direz-vous, mais la surprise étant retombée depuis le premier épisode il y a un an, faire preuve de fraîcheur n’était pas gagné. Or, le studio s’en est tiré plus qu’honorablement. En plus de cela certains des niveaux à découvrir s’avèrent être des niveaux parallèles qui nous engagent uniquement à réaliser les meilleurs scores. Surfer sur la vague, envoyer les moutons à la tondeuse pourront faire partie de vos préoccupations en marge de la campagne principale. Des clés qui traînent dans les niveaux dits « classiques » sont là pour compléter le contenu global en débloquant toujours plus de ces zones bonus.
Sackboy s’en va en guerre

Chinoiseries, kangourous australiens, rouages égyptiens, profondeurs enneigées, tout est bon pour réaliser des parcours que le meilleur des combattants se permet de traverser grâce à notre aide, l’ensemble servi avec une musique toujours parfaitement dans le ton et des personnages hauts en couleurs qui s’implantent sans fausse note dans le décor. Et dans cette galère de chaque instant nous sommes en compagnie de notre ami le pad analogique, pas des plus précis mais agréable tout de même, sans compter qu’en fait c’est l’inertie des sauts et des mouvements de notre cher Sackboy qui est sans conteste le plus difficile à appréhender. Malgré cela la prise en main ne demande qu’un léger temps d’adaptation et les nombreuses vidéos servant de didacticiels sauront capter tout votre attention, avec une compréhension garantie même avec le son coupé, parole de maître Sackboy !
On peut donc se lancer dans la campagne sans craindre de se perdre, mais une fois qu’on se sera rendu compte que celle-ci est un soupçon trop courte, on s’intéressera déjà beaucoup à un des points essentiels du jeu à savoir la création de niveau. Nous avons une lune spécialement réservée à cette activité et tant qu’on a de la place sur notre carte mémoire on a des cratères à former. Des vidéos servant de didacticiels nous expliquent avec précisions le rôle des différents outils de création, et bien qu’il ne soit pas toujours évident de travailler avec les trois plans de jeu aucun mode de création mis à disposition des joueurs n’aura été aussi complet et intuitif. La cerise sur le gâteau reste tout de même la possibilité de partager ses niveaux avec la communauté, rien de mieux pour nourrir un contenu déjà bien complet et donner lieu à parfois de belles surprises de la part d’illustres inconnus. Dommage par contre que la taille de l’écran soit plus incapacitante sur ce support pour ce genre de travail.