The Getaway c'est un peu la série de GTA-Like qui se fit le moins remarquer, de par une qualité trop moyenne et un concept qui n'excita pas les foules, en cause une lourdeur et une lenteur assassines. Pour ces raisons, on l'imaginait morte et enterrée depuis le second et clairement mauvais Black Monday, et finalement ce n'était pas pour nous déplaire. Contre toute attente débarqua pourtant un troisième opus perdant la mention d'origine, désormais nommé Gangs of London, prometteur mélange de genres sur PSP, flirtant toujours autant avec les caractéristiques de la licence phare de Rockstar. Changer de nom et de console aura-t-il suffit à l'exclu Sony pour redorer son blason qui n'aura jamais brillé de mille feus ? Voyons cela !
Londres, la ville du vice

On ne le dit pas assez souvent, mais Londres c'est une capitale regorgeant de drogués, de dealers et de gangs armés jusqu'aux dents, prêts à se faire péter la cervelle entre eux si cela peut leur permettre de bouffer du territoire par dizaine de millimètres. C'est en tout cas ce que veut nous faire croire ce
Gangs of London qui abandonne définitivement le point de vue de la police et du citoyen lambda anglais pour se concentrer directement sur l'activité prohibée de ces supposés groupes clandestins ultra violents. De quoi allécher grandement, car qui dit prise de risque peut vouloir dire gain de qualité, ou du moins renouvellement plaisant. Et si cette fois la narration en prend un coup, devenant inintéressante dans la globalité de par sa construction innovante, le jeu gagne beaucoup d'intérêt et de contenu. Suivre l'avancée de l’influence d'un gang de l'intérieur est grisant, car outre le fait que l'on soit l'acteur des missions y aidant, la carte sur laquelle on accède aux quêtes nous offre une vision précise du pouvoir de chacun, et donc de l'évolution du nôtre. On a donc une impression de puissance dès lors que l'on grappille des territoires à l'ennemi, voire qu'on l'anéanti pour de bon. Amusant constat que de voir une couleur disparaître de la map, parmi les cinq présentes au début, surtout lorsque l'on sait que l'on est l'auteur de cela !

Moins amusant cependant de constater que
Sony, ayant repris le flambeau des mains du défunt studio
Team Soho, a produit pire rendu visuel que par le passé, déjà loin d'être satisfaisant sur
Playstation 2. La
PSP nous livre ici des environnements d'une platitude effarante, presque dignes d'une
PSX, impression renforcée par la présence d'un clipping vomitif. Textures et animations sont pour le moins renversantes de rigidité, de même pour les effets visuels rustiques, loin de la qualité visuelle d'un excellent
Vice City Stories pour ne citer que cette claque. On comprend difficilement comment le développeur n'a pu porter le moteur d'origine sur la console portable présente, alors que
Rockstar n'eut aucun mal à transposer son bébé (ainsi que
Liberty City Stories d'ailleurs) dessus. Certes cela reste très plaisant de se balader dans Londres, ville bucolique d'une grande beauté, mais ici elle en est réduit à telle maigreur et banalité qu'on en viendrait presque à recracher l'image idyllique qu'on en avait. Les musiques calquées par dessus les missions font un peu la même impression, n'ayant rien en commun avec la capitale anglaise luxueuse, de surcroît assez répétitives et discrètes. Seuls les doublages se révèlent d'une qualité satisfaisante, dans une langue de Shakespeare des plus convenable, de surcroît variant selon le gang choisi en début de partie.
Rigide PSP

La console portable de Sony n'est pas un modèle d'ergonomie, c'est prouvé scientifiquement et tout joueur sain d'esprit le confirmera sans broncher, sauf sous la menace ! Son joystick tout plat et rigide aura eu raison de la plupart des licences s'en servant, les rendant bien moins jouables que sur les autres supports... De même avec
Gangs of London évidemment, qui souffrait déjà d'une multitude de soucis lorsque
The Getaway ornait encore fièrement sa jaquette, et se retrouve ici encore plus démuni que jamais. La gestion de la caméra ne pose pas de problème en extérieur, mais se révèle catastrophique dès lors que l'on se retrouve dans un bâtiment, d'autant que ces derniers ont la fâcheuse tendance d'être étroits de l'intérieur. Et ce n'est en rien appréciable de devoir bouger cette dernière toute les deux secondes avec la croix directionnelle, lâchant par la même le joystick de direction, d'autant que contrôler notre personnage n'est pas de tout repos non plus. Ce dernier, quel que soit le gang que vous incarnez, est d'une rigidité à faire pâlir un Survival Horror old school, et ce n'est pas un compliment malgré tout l'amour que je porte à ce genre perdu ! Drôle aussi de se rendre compte que le seul véhicule qui n'est pas totalement inconduisible se révèle être une
Mini Austin de collectionneur... Quoique navrant dit comme cela !

Heureusement que la visée est automatique lorsque l'on est équipé d'une arme à feu, sinon les soucis de caméra et de direction rendraient les gunfights insoutenables... Quoiqu'ils le sont souvent quand même à bien y réfléchir, la faute à l'IA ultra bourrine qui nous fonce dessus dès qu'elle nous a repéré, et à la fragilité de nos personnages. On a vite fait de manger les pissenlits par la racine à cause de notre délicatesse, mais pas seulement, évidemment, car tous les soucis du gameplay rentrent en jeu dès lors que le stress d'un passage nous fait l'honneur de sa traîtresse présence. On a vite fait de s'emmêler les pinceaux, ou de se retrouver piégé par la faute de la rigidité exacerbée du titre. Par exemple, il est impossible d'effectuer un demi tour rapide, ce qui est juste la chose la plus horrible dans un jeu du genre !! Impossible aussi de viser la tête de nos adversaires histoire de les abattre d'une jolie tite balle sans bavure !! Et pire encore : impossible de viser lorsque l'on est armé d'un objet tranchant ou contondant... Vu de cette façon,
Gangs of London semble être le plus mauvais GTA-Like depuis toujours, mais dieu soit loué ce n'est pas le cas ! Il est au contraire le meilleur
Getaway de tous les temps, se révélant grisant sur bien des aspects, comme la gestion du gang et des parcelles de Londres possédées. Mais pas seulement, voyons cela plus bas.
Du contenu en veux-tu en voilà !
Là est sans doute sa plus grande force, outre sa gestion intéressante de la ville et le comique de certaines scènes de l'histoire. Son contenu est énorme pour un jeu
PSP, voire pour son type de jeu de toute évidence, puisqu'en plus d'une campagne qui occupera entre cinq et sept heures (selon la rapidité du joueur),
Gangs of London propose une multitude d'activités annexes ainsi que la possibilité de rejouer les missions déjà bouclées. Fléchettes, billard, snake, bowling, mais aussi la visite de la ville dans la peau d'un touriste, ou encore course poursuite, chasse aux zombies (un petit hommage à
28 Jours Plus Tard d'ailleurs)... Les possibilités sont nombreuses et boostent grandement la durée de vie du titre, déjà aidée par une rejouabilité plutôt grande de par le nombre de gangs que l'on pourra expérimenter, même si chacun ne présente pas de grosses différences. Le plus intéressant et long reste le jeu de stratégie mettant en scène les gangs sur une carte de Londres, se présentant à la manière d'un jeu de plateau et se révélant aussi complexe et agréable qu'addictif !