Sortie il y a un peu plus de deux ans, le premier Dead Space avait su magistralement redorer le blason quelque peu rouillé du genre survival-horror. En effet, à l'heure où les mythiques séries que sont Resident Evil et Silent Hill se détournaient de leurs excellences d'antan, l'un prenant un virage définitif vers l'action, l'autre devant faire face à un réel problème de renouvellement conceptuel ; le titre de Visceral Games nous rappelait violemment ce que devait réellement nous offrir un vrai bon jeu vidéo d'horreur. Malheureusement, malgré un succès critique incontestable, les ventes n'ont pas été aussi bonnes que prévu. Qu'à cela ne tienne, Electronic Arts, désireux de ne pas abandonner une licence de cette importance, nous ressort un deuxième épisode. Mais celui-ci sera t-il à la hauteur ? Verdict.
Le cauchemar recommence ...

Décidément, il n'aura vraiment pas eu de chance le pauvre Isaac Clarke... Déjà miraculeux rescapé de l'horrible cauchemar que représentait l'USG Ishimura, antre de tous les supplices du premier opus, le bougre se voit contraint de replonger dans les ténèbres. C'est donc après un coma de plus de trois ans que notre ingénieur se réveille, visiblement bien affecté par les évènements passés. En proie à de terribles hallucinations, il va devoir mener une lutte acharnée, à la fois contre les terribles nécromorphes (monstres difformes) qui grouillent un peu partout, et vaincre ses propres problèmes psychologiques. En bref, ça ne va pas être simple... Bien sur, vous comprendrez aisément qu'il faille rester assez succinct quant à la la trame scénaristique Je tiens absolument à ne pas vous gâcher l'expérience. Néanmoins, même si les divers tenants et aboutissants du scénario ne seront pas narrés ici, il est bien évidement de mon devoir de vous donner mon sentiment sur l'histoire. Je m'y attelle donc de ce pas et vous annonce sans détours que, même si progrès il y a, insipide l'histoire de Dead Space 2 restera... Car oui, même si bon nombre de point ont été grandement améliorés, les événements mis en scène ainsi que les différents protagonistes sont dans l'ensemble très classiques. Reste que la mise en scène, l'ambiance, et la sympathie que l'on éprouve à l'égard d'Isaac nous donne tout de même envie d'aller jusqu'au dénouement.

Abordés très succinctement plus haut, il convient maintenant d'expliquer en quoi la narration du jeu s'est améliorée. Tout d'abord, l'une des premières choses remarquables : notre bon Isaac parle ! Totalement aphone dans le premier opus, il semble avoir totalement recouvré la voix. Cela avait quelque peu effrayé certains, pensant que cela pourrait nuire à l'immersion. Eh bien il n'en est rien. Le personnage tumultueux que représente Clark s'en retrouve même plus convaincant. Le fait de le voir s'exprimer affirme sa personnalité et lui octroie une dose de charisme supplémentaire. Autre point amélioré, celui de la mise en scène. Plus fort, plus affirmé, plus « hollywoodien », les équipes de Visceral ont voulu nous offrir des moments très forts ; et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça marche. Mais alors ceci pourrait confirmer ce que pensaient certains, comme quoi l'orientation prise par ce second volet se voudrait plus action, ce n'est pas le cas ! Le titre nous fait frémir du début à la fin, même si le dernier tiers du jeu est peut-être un peu moins réussit il faut bien l'admettre. Rien de bien méchant je vous rassure.
Le démembrement, ça me connait !

Très proche de son ainé, Dead Space 2 l'est incontestablement dans sa forme. Fier représentant de la classe des TPS (Third Person Shooter), le titre se présente sous la forme d'un jeu à la troisième personne (pour les anglophobes qui 'auraient pas encore compris). La jouabilité est quant à elle très aisée, notre ami ingénieur étant particulièrement bien maniable ; nous sommes par exemple bien loin d'un certain Chris Redfield (RE5). La prise en main ne déboussolera pas les habitués du genre. A l'inverse, la gestion des armes et de l'inventaire est, elle vraiment singulière. Et pour cause, pas de menu, pas de HUD à l'écran, tout se fait en jeu, le tout étant parfaitement bien intégrés. La santé est par exemple visible au dos de notre armure, le nombre de munitions est indiqué directement sur les armes et l'inventaire s'apparente à une projection holographique sortie de votre combinaison, le tout ne coupant absolument pas le jeu ; de quoi y réfléchir à deux fois avant de gérer son attirail. Tout ces détails renforcent donc grandement notre immersion. En ce qui concerne les armes, il en existe environ une dizaine. Allant du simple fusil d'assaut au puissant Trancheur, en passant par le désormais bien connu Cutter Plasma, ces sympathiques petites babioles, au passage plus assimilables à des outils (eh oui Isaac est ingénieur) pourront, et devront, être améliorées. Pour ce faire, il faudra se rendre au « Plan », ces derniers sont disséminés à divers points judicieusement choisi par les dév' ; l'upgrade de nos joujoux nécessitera ensuite le coût de précieux points de forces. Je vous conseille d'ailleurs d'en garder toujours un sur vous, certaines pièces regorgeant de munitions et autres Kits de soins ne peuvent être ouvertes sans le sacrifice d'un de ces points. Vous voilà prévenus !

Mais alors comment Dead Space 2 s'y prend-il pour nous faire peur ? Très judicieuse question vous en conviendrez. Eh bien comme tout bon survival horror qui se respecte, le titre de Visceral Games a plusieurs cordes à son arc, certaine étant plus efficace que d'autre. La technique la plus utilisé est incontestablement la peur jouant sur la surprise. Peu subtile mais très efficace, en effet, voir surgir juste devant vous une monstrueuse bestiole va à coup sur vous laisser sortir quelques cris de stupeur. Autre aspect bien flippant du jeu : son ambiance. Et pour cause, le titre nous offre parfois des moments terrifiant à l'intérieur desquelles nous sommes tout simplement seul. La raison de cet effroi : la bande son ! Eh oui, véritable trésor, le travail réalisé quant aux différentes sonorités du titre est tout simplement ahurissant. Nous y reviendrons un peu plus loin.
Quand frémir devient un plaisir !

Visuellement parlant, le soft est tout simplement ahurissant. Beau, fluide, très travaillé ; techniquement, il n'y a rien à redire. Les différents lieux visités sont de toute beauté, ils sont de plus très variés. En effet, le monde crée par Visceral Games est réellement impressionnant. Bien plus original que dans le premier opus, vous aurez l'occasion en cours de l'aventure de parcourir une ancienne école, les locaux d'une secte, une zone médical, des quartiers généraux etc. De quoi voir du pays donc, ces différentes zones possédant chacune une ambiance particulière. Enfin, clôturons cette partie graphique en parlant des superbes effets de lumières du titre. Tout simplement géniales, la gestion des ombres et lumières représentent l'une des sources les importantes de notre peur. Associé cet artifice à une bande-son exceptionnelle et je peux vous assurer que dormir ne sera plus si facile après coup !

Car oui, la bande-son de Dead Space 2 est peut-être l'une des meilleures de toutes l'histoire du jeu vidéo. Alors bien sur, je ne parle de mélodies pures, celle-ci étant de bonne facture mais sans plus. Non. Là où Dead Space excelle, c'est dans son ambiance sonore. Parfois plongé dans le silence, n'avoir pour seul accompagnement que le bruit de ses pas, le tout rythmé par sa respiration. On avance, la démarche mal assuré, l'arme pointés face à soi, prêt à parer toute menace... Soudain, un cris rauque terrible résonne dans toute la zone, d'où cela vient-il ? En haut, à gauche... Les cris se font de plus en plus insistant, quelque chose se rapproche. La tension monte ! La santé n'est pas très élevée... Voilà, je vais m'arrêter là, c'est en tout cas à ça que peut ressembler un passage de Dead Space 2. Bien entendu, ceci n'en est qu'un cours extrait, vous comprendrez bien qu'il s'en passe des choses en environ 10 à 12 heures de jeu (en mode de difficulté normal).
Dans l'espace, certains vous feront crier ...
Enfin, terminons ce test encenseur (j'espère que vous l'avez compris...) par une touche un peu moins positive. Car comme tout bon titre AAA qui se respecte, Dead Space 2 possède lui-aussi un mode multijoueur. Jouable jusqu'à huit, ce mode nous permet de prendre part à des combats opposant quatre ingénieurs à quatre nécromorphes. L'idée de départ est donc intéressante, et il faut avouer que ce multi peut nous apporter quelques bons moment d'étripage en ligne ; à court terme toutefois... Effectivement, certaines petites choses viennent entacher quelque peu l'expérience. Tout d'abord, il n'existe pas assez de types de parties différentes. Chacun affiliés à une des cinq maps disponibles, ils sont globalement tous assez semblables. Détruire des objectifs, capturer divers points stratégiques... Le tout remanié à la sauce Dead Space aurait pu donner quelque chose de vraiment incontournable (à la manière d'un Assassin's Creed : Brotherhood), malheureusement le multijoueur de Visceral Games ne restera certainement pas dans les mémoires. Après, tant que le fait d'avoir travaillé sur un multi n'a pas empêché les développeurs de nous fournir un solo d'exception, ce n'est donc que du bonus !