Depuis ses débuts, Assassin's Creed propose des expériences de jeu toujours plus renversantes et grisantes, toujours plus agréables et indispensables. Chaque épisode, en particulier numéroté, se renouvelle et offre aux joueurs des heures de plaisir intense... Excepté Bloodlines, opus Playstation Portable qui ne fit que des déçus, véritable immondice complètement loupé, dont la licence se serait très bien passée. Et si aujourd'hui il est question d'Assassin's Creed III : Liberation, un titre exclusif Vita qui ne fut pas développé par les mêmes manchots, le fantôme du travail bâclé de Griptonite Games reste tout de même en mémoire, contraignant à craindre cette version annexe du troisième épisode. Alors, qu'a offert Ubisoft Sofia à la dernière console portable de Sony ?
Assassin's Creed III annexe
Altair,
Ezzio,
Connor... Et maintenant Aveline... Vous l'aurez bien compris, si cet opus porte le sous-titre
Liberation ce n'est pas pour faire joli, c'est parce qu'il ne s'agit pas du tout d'un portage du troisième volet. Sans doute le jeu en question était-il trop volumineux et complexe pour pouvoir être transposé sur la dernière portable de
Sony, et par conséquent
Ubisoft a confié à son équipe de
Sofia la lourde tâche de développer un titre exclusif. Cette version délaisse donc
Connor au profit d'une demoiselle de la haute bourgeoisie, fille d'un grand commerçant, offrant une histoire totalement détachée, s'axant principalement sur la traite des esclaves en Amérique et sur une recherche identitaire. Même période donc, mais aucunement question du héros de l'épisode numéroté. Impossible en quelque sorte de ne pas faire le rapprochement d'emblée avec
Bloodlines, l'opus
Playstation Portable très mitigé, qui se présentait lui aussi comme un épisode « ,5 » avec son scénario annexe. Et heureusement, aucun amalgame possible, les deux tires ont beau se rejoindre là dessus et sur leur support portable, ils sont bel et bien complètement différents, ouf ! Ici la trame a vraiment été travaillée, tout est cohérent et les événements s'enchaînent en toute logique. Bref, tout comme un véritable opus numéroté, tout comme les grands,
Liberation est pourvu de son histoire propre et développée. Seulement voilà, grosse différence, ici il n'est quasiment plus question de l'
Animus. Il apparaîtra à quelques rares reprises sous des formes très furtives et finalement inutiles, et à l'instar de
Bloodlines il ne fera pas partie réellement de l'histoire.
Assassin's Creed 3 : Liberation permet de se rendre bien compte de l'écart qu'il existe entre la
Playstation 3 et la
Vita. En effet, alors que l'on aurait pu s'imaginer que la portable réussirait à afficher le moteur de l'épisode numéroté sur consoles et PC, il s'avère qu'
Ubisoft Sofia n'a visiblement pas pris le risque d'essayer, en fondant tout le jeu différemment. Nouveau moteur donc, exclusif à la portable, mais tout de même assez proche de son homologue, pour un rendu certes très joli, mais aucunement dénué de défauts. Ils sont même nombreux, à commencer par des bugs graphiques et de collision récurrents, ou encore un sérieux problème de fluidité qui touchera surtout certains passages riches, heureusement pas vraiment handicapant. Un certain alliasing aussi, et une animation parfois pas terrible... Bref, un constat mitigé heureusement relevé par de jolies textures, et surtout un environnement toujours très riche et évolutif. Le design des personnages principaux est très travaillé et réussit, de même pour celui de chacun des lieux visités, tous très différents. Et enfin les conditions climatiques diverses rendent particulièrement bien. Côté bande sonore c'est un peu la même chose, l'ensemble est assez inégal. Alors que les musiques sont indéniablement excellentes, grisantes lors des combats et dans l'ensemble très riches, les doublages sont quant à eux tantôt bons et tantôt infâmes. Les personnages principaux ont droit à des acteurs corrects, mais donnant parfois un ton totalement différent de l'émotion devant être transposée, et côté personnages secondaires c'est la débandade totale.
Tout comme les grands

Et côté gameplay, la grosse frayeur si l'on a encore en mémoire l'incident
Bloodlines, heureusement pas de casse. Et même plus que cela, l'ensemble est très réussit, ne mâchons pas nos mots ! Contrairement à l'épisode
Playstation Portable,
Liberation propose des déplacements ultra fluides, contrastant certes avec une technique ne l'étant pas toujours. De ce fait, tout s'effectue avec le même plaisir que sur consoles de salon et
PC, on progresse dans les environnements (villes ou non) sans peine, c'est même très grisant d'escalader et sauter partout comme toujours. Quel plaisir que de pouvoir se la jouer Yamakasi sur portable, d'autant que tous les déplacements sont optimisés de façon à ce que l'on ai le moins de choses à faire, simplement appuyer sur R et enfoncer le joystick gauche dans la direction voulue, et le tour est joué. Les combats sont toujours basés sur le même principe, c'est à dire qu'il sera possible d'attaquer sans relâche en espérant faire mouche, mais qu'il faudra plutôt privilégier une approche plus réfléchie en contrant au bon moment les coups pour prendre à revers les ennemis ou les assassiner magistralement. Et pour participer aux affrontement le titre offre au joueur un nombre intéressant d'armes, quoique bien moindre par rapport à son homologue numéroté. Il faudra faire avec, quoique ce soit véritablement suffisant, les ennemis n'opposant pas une résistance inébranlable, loin de là. C'est d'ailleurs un reproche que l'on pourra faire au titre : il manque de challenge, excepté lors de quelques rares phases où l'on est contraint de s'y reprendre à plusieurs fois. Du coup, pas de résistance, on avance sans peine et on voit vite la fin.

Cela n'éreinte en rien le plaisir de jeu heureusement, de même que la durée de vie qui reste plutôt bonne. Il faudra en effet une bonne quinzaine d'heure pour voir le bout de l'histoire, et à cela s'ajoute une foule de quêtes annexes, demandant par exemple d'aller tuer un rival. De surcroît,
Liberation dispose d'un système de commerce maritime très plaisant et addictif, permettant aux plus débrouillards de gagner vraiment beaucoup d'argent et d'étendre l'empire familial au maximum. Sorte de bonus non obligatoire, il faut bien avouer qu'une fois qu'on a commencé à y toucher on y revient régulièrement. Dommage qu'il ne soit pas possible, contrairement à
Assassin's Creed III l'original, de prendre place à bord des bateaux en question, cela aurait été un plaisir que de détrousser les pirates s'attaquant aux convois. Mais, peut-être qu'une femme à bord portait trop malheur selon les développeurs pour se permettre cela... Bref ! Et pour en revenir au personnage, le fait de jouer une demoiselle n'a pas seulement pour impact d'avoir des hanches appétissantes, loin de là. Désormais il faudra s'habiller selon la mission et selon les besoins, en assassine, en esclave ou en dame, sachant que chacune de ces tenues ne permettra pas les mêmes actions. Par exemple, en bourgeoise il ne sera pas possible d'escalader ni d'utiliser certaines armes, ce qui se révèle irritant lors de certains passages. Et cela contraint la progression à varier beaucoup, trois rythmes différents correspondant en quelque sorte à trois phases distinctes. Finalement ce n'est pas une mauvaise chose car l'aventure se renouvelle sans cesse de ce fait. Le plus grand regret au sujet de ce titre résidera dans le fait que les fonctionnalités
Vita soient sous exploitées... Enfin on commence à en avoir l'habitude.